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fcplume
10 mars 2018

Maria, une douce-amère approche du genre!

 

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Ce qu'en dit l'éditeur:

Dans le cœur de Maria, il y a d’abord Marcus, son petit-fils de trois ans. Ensemble, ils guettent les oiseaux, collectionnent les plumes et s’inventent des mondes.
  
À l’arrivée d’un deuxième enfant, les parents de Marcus font un choix radical. Nul ne saura le sexe du nouveau-né.  Ni fille, ni garçon, leur bébé sera libéré des contraintes de genre.
  
Maria est sous le choc. Abasourdie, abandonnée, elle se débat pour trouver sa place et ses mots. Reste l’éblouissement de l’amour pour Marcus, restent les oiseaux dont les ailes les abritent. Mais pour combien de temps  ?

Ma cote: 9/10

Mon avis:

Une écriture finement tracée au sang du cœur et à la plume d’oiseaux ! Maria déborde d’amour, pourtant la vie semble vouloir lui couper les ailes, ces ailes qui la poussaient à vivre en complicité avec Marcus, son petit-fils, qui comme elle savait entendre, observer et comprendre les oiseaux du parc, de la ville, de la vie.  Mais la naissance du deuxième enfant de Céline va expulser hors du champ familial cette Maria, grand-maman sans droit, grand-maman au cœur lourd. Ne sachant plus que croire, que vivre, Maria va se sentir rejetée loin de tout, de tous. Loin de son compagnon qui est parti, loin de sa fille qui lui refuse désormais la moindre complicité, loin de Marcus qui, devenue Pomme, est un ‘il en robe rose’, loin de Noun qui n’est ni ‘il’, ni ‘elle’… La vie est devenue l’enfer !

Pourtant, du cœur de Maria va sourdre la volonté de continuer à vivre, à tout le moins de sunsister. De désirs en éloignement, d’appel désespérés en trahison, de rejet définitif en espérance, Maria va s’écraser, tomber au plus bas de la vie pour renaître à l’audace et aux liens patiemment tricotés par une grand-mère aspirant à retrouver sa fille et ses deux petits.

 

C’est avec beaucoup de pudeur, de respect et de nuances que l’auteur, Angélique VILLENEUVE, aborde le sujet de ces nouvelles parentalités qui veulent rompre avec les modèles anciens et instaurent des postulats éducatifs qui s’apparentent à des croyances sur relents de conflits des générations plutôt que de s’appuyer sur une réelle réflexion sur l’éducation et l’adaptation du et au monde. Comme toujours, la vérité n’est pas aux extrêmes et l’équilibre se trouve multi-centré. Chacun vivant dans sur ses îlots de rationalité.

Pour évoquer ce sujet, les ruptures qu’il provoque, Angélique VILLENEUVE dispose d’une plume qui donne à la lourdeur du sujet la légèreté de l’envol de l’oiseau.  Un très beau, très bon moment de lecture.

Ajoutez à cela une couverture qui interpelle. Maria, qui est ce nom ?  Une tête d’enfant porteuse d’un regard puissant, observant le monde. Qui est-il ? A moins que ce ne soit qui est-elle ? Une histoire de genre à éclaircir. Derrière cette neutralité de visage, quels sont les cœurs qui battent ?  

A lire, sans réserve!

Citations:

Un enfant, une enfant, le mot lui même n’est pas genré, poursuit Thomas. Les gens ont tendance à l’oublier. Noun est libre et attendra le plus longtemps possible avec d’être genré(e).
Genré. Maria n’arrive pas à se faire à cet adjectif.

Maria sait la couleur des gens, la couleur des sons et des odeurs. Les couleurs invisibles sont son secret et son privilège.

Les références:

ISBN : 2246813433 
Éditeur : GRASSET (07/02/2018)
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