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fcplume

10 juillet 2018

Il est déjà demain

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Ce qu'en dit l'éditeur:

Huit ans après l’indépendance du Congo, le gouvernement demande à ses cadres de justifier leur filiation, de prouver qu’ils sont bien congolais. Henri Lopes a trente ans. C’est une déflagration. Il n’a jamais oublié cette blessure et l’indignation ressenties. Comment prouver ce que l’on est  ? Quelles identités multiples et changeantes composent notre être  ? Henri Lopes plonge dans l’histoire de ses parents. Ils étaient tous les deux métis, nés d’une mère «  indigène  » et d’un colon, «  nègres de préférence  » un jour, «  blancs de préférence  » un autre. Henri Lopes a hérité de leurs histoires. Il a grandi au bord du fleuve Congo et du fleuve Oubangui avant de découvrir la Loire puis la Seine. Il est rentré au Congo, est reparti, a voyagé, écrit, s’est engagé. Toute sa vie a été placée sous le signe de l’errance et du métissage.
Ce récit superbe, bouleversant, nous livre aussi le portrait d’un continent qui n’est dans aucun guide  : une Afrique intérieure.

Ma cote: 8/10

Mon avis:

"Il est déjà demain", signé Henri LOPES aux éditions J-C Lattès, est un témoignage habité par l'urgence. Curieusement, alors que ce récit se plonge inlassablement dans le passé, y cherche et trouve ses racines, c'est le futur, l'à-venir de l'Afrique intérieure qui importe à son auteur. Henri LOPES, une des plus célèbres plumes de la littérature africaine, écrit pour mémoire. Il écrit pour que le nécessaire coup d'œil à jeter dans le rétroviseur de l'Histoire éclaire la route que l'Afrique ne peut regarder qu'à travers un large parebrise de compréhension qui, seul, permettra à ces peuples d'aller résolument de l'avant. Et si le rétroviseur est toujours plus petit que le parebrise, il reste de première nécessité dans l'équipement sécuritaire de tout voyageur ! Le récit d’Henri LOPES se veut donc au service de cette autonomie à mettre en place. Permettre à un peuple d'assumer la conduite de la nation, même s'il n'a pas été correctement préparé à ce faire.   L'Histoire est en marche. Elle ne peut s'arrêter. Il y a donc urgence à réaliser ce travail de mémoire du peuple pour lui permettre de savoir d'où il vient, où et comment il va ! 

Henri LOPESnous trace cette Histoire d'un peuple qui se cherche, erre en quête d'un substrat politico-philosophique, avance en funambule entre les communismes de l'Est, de Cuba, de l'Afrique balbutiante, toujours hanté et habité des moules coloniaux qui l'ont formé, déformé, nié, brisé, exploité puis reconnu, parfois de pure forme, sans plus.  Henri LOPES le sait et le fait ressentir au travers de son écriture, le nécessaire travail de décolonisation se perd, se gagne aussi parfois, avec ceux qui ont lutté contre le régime tout en ayant été formés par lui.  La volonté du peuple de suivre un parcours scolaire en langue française, celle des coloniaux est assez significative à ce propos. Le pouvoir était au 'français', la formation du peuple, en quête d'identité culturelle mais aussi de puissance et de liberté, doit se faire en français !

Malgré un afflux important d'informations qui, toutes, ne parlent pas au belge que je suis (plus habitué à l'histoire de 'l'autre Congo'), si on accepte, aisément, de sentir, retenir, l'ambiance, le climat, les traits marquants qui portraitisent l'Histoire, "Il est déjà demain" est un livre touchant. Il interroge l'africain, d'hier et d'aujourd'hui. Mais aussi tous ceux qui descendent des nations colonisatrices. On ne peut nier le passé, encore moins le transformer. Mais il y a urgence à l'écrire pour le comprendre, lui donner, enfin, un avenir digne d’humanité ! Henri LOPEZ participe à ce travail de mémoire. A lire, découvrir, réfléchir sans modération ! 

Merci à NetGalley et aux Editions J-C Lattès de m'avoir permis de découvrir cette tranche d'histoire de l'Afrique intérieure.

Citations:

 

A propos de l'auteur: [source: http://www.africansuccess.org ] 

Henri Lopes né le 12 Septembre  1937, est un écrivain et diplomate Congolais. Ancien premier ministre du Congo-Brazzaville,Mais il est aussi l’un des ambassadeurs les plus renommés de la littérature africaine à travers le monde. Ses œuvres font l’objet d’innombrables recherches.Homme de culture, Henri Lopes a été Premier ministre, plusieurs fois ministre (de la Culture, des Finances, etc.), représentant du Congo à l’Unesco (Paris).

Figure marquante de la littérature négro-africaine d'expression française, joue aussi un rôle de premier plan comme homme politique, haut fonctionnaire international et diplomate. Diplômé de la Sorbonne, a d'abord enseigné dans son pays, à l'École normale supérieure d'Afrique centrale à Brazzaville, puis a été directeur général de l'enseignement, pour être ensuite affecté à des fonctions politiques au sein du gouvernement congolais. Ainsi, sera-t-il successivement ministre de l'Éducation nationale, ministre des Affaires étrangères, premier ministre et ministre des Finances. En 1981, il rejoint l'UNESCO qu'il servira pendant près de 20 ans, notamment comme sous-directeur général pour la culture et la communication et comme directeur général adjoint pour l'Afrique.

Tout en assumant ces importantes fonctions, Henri Lopes mène une carrière littéraire remarquable. En effet, il est l'un des écrivains africains les plus réputés de sa génération. Traduite en neuf langues, son oeuvre, composée d'un recueil de nouvelles et de sept romans, lui vaut de nombreux éloges de la critique. L'oeuvre romanesque de Henri Lopes est avant tout une interrogation sur les identités: l'identité africaine en tant que produit historique, l'identité de la femme africaine vivant dans un contexte où cohabitent tradition et modernité, l'identité du métis aussi bien sur le plan biologique que sur le plan culturel. 

En 1993, il a également obtenu le grand prix de la Francophonie et celui de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.

Son site Internet : http://membres.lycos.fr/henrilopes

Les références:

 

ISBN : 2709660628 
Éditeur : J.-C. LATTÈS (12/09/2018)
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6 juillet 2018

Devant le seuil

 

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"Devant le seuil", une lecture qui se grave au coeur. Un texte qu'on tourne et retourne en tête comme on le ferait, au fond d'une poche, avec un galet inséparable reçu en talisman de l'être aimé.

L'écriture est alerte, poétique, rythmée, mélodieuse. Le sujet est pesant, grave, tristement terre-à-terre et angoissant. Le cancer. Lui ou tout autre maladie du même type, peu importe. Il s’agira quoi qu’il en soit, d’un mal qui mine la vie, la détricote et, curieusement cependant, la tisse et resserre les liens ! 

Natalie, chanteuse de jazz et son mari Gérard, accessoirement placeur d'intranet et plus fondamentalement, homme-poème voient la vie chavirer : ils ont un cancer ! Le cancer est singulier. Un seul sein de Natalie. Mais c'est au pluriel qu'ils portent cette épreuve. Noués l'un à l'autre, bien que ne pouvant ressentir les affres de la maladie de la même façon, ils seront projetés devant le seuil, celui de leurs limites, de leurs rêves, de leur amour, de leurs questions, leurs doutes, leurs espérances et désespérances. 

Avec finesse, Philippe GODET donne la parole à Gérard qui raconte cette épreuve avec des mots justes, tendres, crus et cruels aussi.  Mais ce sont des mots d'amour, des mots de colère, des mots qui se taisent, laissant avant tout la voie à la voix. Celle du chant de Natalie au seuil de la cascade, au seuil de cette ultime don de soi, de défense de l'autre, de la force qui naît de l'épreuve. De la fatigue aussi, celle qui terrasse, qui avilit, écarte et souffre dans l'indicible. La force de l’amour aussi !

Philippe GODET réalise la prouesse de ne jamais banaliser, normaliser cette oppressante déstructuration humaine qu'impose la maladie. Mais il raconte ce combat avec des mots de poésie, de tendresse, d'humanité profonde.

Ce n'est pas un hasard si ce livre a été publié par les éditions de la Rémanence. C'est là un de leurs projets. Ouvrir une vraie parole, même si elle est fictionnelle et permettre l'émancipation même dans l'épreuve. Ce livre, sans conteste une réussite émouvante, atteint parfaitement son objectif : se mettre au service de la recherche de sens à donner à nos vies chaotiques. Merci donc aux éditions de la Rémanence et à NetGalley sans qui je n'aurais pu découvrir et, à titre personnel, revivre cette transcendance d'une maladie portée à deux !

Ce qu'en dit l'éditeur:

Gérard Lacour est un poète timide et réservé. Il aime profondément sa femme Nathalie, chanteuse de jazz lumineuse et fantasque. Ils sont heureux ensemble depuis dix ans quand un cancer, diagnostiqué chez Nathalie, fait irruption dans leur vie. Le couple se retrouve devant le seuil, face à la maladie, la mort. Gérard prend la plume et déroule, hommage-poème, son histoire à elle, racontée avec ses mots à lui.

Ce roman a obtenu le 3e Prix de la ville de Figeac 2018

Ma cote: 10/10

Mon avis:

 

 

A propos de l'auteur:

 

Citations:

 

Les références:

ISBN : 1093552557 
Éditeur : LA RÉMANENCE (10/10/2017)
25 juin 2018

Traité d'économie hérétique

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Ce qu'en dit l'éditeur: 

«  La dette publique est un danger pour les générations futures  », «  La France n’a pas fait de réformes depuis plus de trente ans  », «  Notre modèle social est inefficace  », «  Le Code du travail empêche les entreprises d’embaucher  », «  Une autre politique économique, c’est finir comme le Venezuela  »  ; telles sont les affirmations ressassées en boucle depuis plus de trente ans par une petite élite bien à l’abri de ce qu’elle prétend nécessaire d’infliger au reste de la population pour sauver la France.
Ces idées ont tellement pénétré les esprits qu’elles ne semblent plus pouvoir faire l’objet du moindre débat. C’est justement l’objet de ce livre  : regagner la bataille des idées, refuser ce qui peut paraître du bon sens, tordre le cou à ces prétendues «  vérités économiques  ».
Savez-vous qu’il y a eu plus de 165 réformes relatives au marché du travail depuis 2000 en France  ? Que nous avons déjà connu une dette publique représentant 200  % du PIB ? Que plus de la moitié de la dépense publique profite au secteur privé  ?
Dans ce traité d’économie hérétique, Thomas Porcher nous offre une contre-argumentation précieuse pour ne plus accepter comme une fatalité ce que nous propose le discours dominant.

Ma cote: 10/10

Mon avis:

Un condensé impolitiquement correct d'invitations à réfléchir !  Thomas PORCHER, économiste patenté, signe chez Fayard, un appréciable essai invitant le public, les étudiants, les électeurs et les politiques dignes de ce nom à réfléchir sur les fausses bonnes idées, les certitudes et la pensée unique que déversent trop souvent les tenants d'une politique libérale qui creuse chaque jour un peu plus le fossé entre les riches, minoritaires mais ayant tout à dire, et les pauvres, majoritaires à qui on assène obstinément un discours culpabilisant au nom d'une dette publique, d'une croissance à relancer ou d'un modèle social à raboter sans cesse parce que trop coûteux (pour qui?), voire à faire disparaître. 

En matière de gestion économique comme ailleurs, il est toujours bon de se poser la double question de qui parle et au nom de quelle autorité.  Avec ses nombreuses publications internationales, sa maîtrise comme docteur en économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et son statut de professeur associé à la Paris School of Business, Thomas PORCHER peut être considéré comme ayant droit à une parole, même divergente.

Son invitation est simple, ouvrir un débat quant à la gestion politique de l’économie de nos pays d’Europe, gestion trop souvent sclérosée par la pensée unique ambiante. En quelques coups de plume et coups de gueule, cet économiste, membre des Économistes atterrés, nous invite à refuser le discours ambiant du libéralisme débridé et la pensée unique qui n'accepte aucune remise en cause, aucune objection tant elle est faussement présentée comme la seule scientifiquement prouvée et raisonnable ! Choisir toute autre voie serait, nous répète-t-on sans arrêt, serait un choix calamiteux et lourdement chargé de notre seule responsabilité quant à l’héritage que nous avons à transmettre à nos enfants !  Faux, s’insurge l’auteur. Et de le démontrer au travers d’un texte d'une limpidité à portée de tous, texte qui restaure la nécessité de poser des choix humains avant d'avaliser, sans comprendre, ceux que le libéralisme prône aux seuls bénéfices de ceux qui n'ont pas besoin d'un modèle social comme le nôtre. 

Avec des prises de positions extrêmement bien référencées, Thomas PORCHER nous ouvre à l'histoire de l'Economie, à ses choix qui, en fait, sont loin d’être le fruit d'un consensus entre économistes et qui, le plus souvent, sont argumentés par des gens qui ne peuvent se prévaloir que de bien peu, si pas du tout, de formation et de reconnaissance de la part du monde des économistes scientifiques reconnus. 

A qui profite le crime ?  Question fondamentale à se poser lorsqu'on nous impose une vision de la chose publique qui détricote la responsabilité de l'Etat au profit des intérêts privés de ceux qui 'lobbyisent' nos décideurs politiques en permanence !

Ce ‘Traité d’économie hérétique’, sous-titré ‘En finir avec le discours dominant’ est un régal, un appel à la résilience, une invitation à ne plus accepter les paris truqués d'un pseudo-monde d'économistes assujettis au Capital ! 

Soif d’avenir ?  Ouvrez le débat, sortez du discours manipulateur des profiteurs !

Un énorme merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m’ont donné de découvrir cet essai, qu’à mon tour, je m’empresse de vous inviter à ouvrir !

Citations:

 

A propos de l'auteur: [Source: Fayard]

 Thomas Porcher est économiste. Membre des Économistes atterrés, docteur en économie à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne, il est professeur associé à la Paris School of Business. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment Introduction inquiète à la Macron-économie (Les petits matins) et de publications dans des revues académiques internationales.

Les références:

Traité d'économie hérétique

Pour en finir avec le discours dominant

par Thomas Porcher

ISBN: 2213705909

20 juin 2018

Les passagers du siècle

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Ce qu'en dit l'éditeur:

Yamissi, arrachée à sa famille en Centrafrique pour être vendue comme esclave, est achetée à Cuba par Ephraïm Sodorowski, un marchand juif polonais. Un amour improbable naît entre ces deux êtres. Il se prolongera par la rencontre à Dantzig, quarante ans plus tard, de leur fille Josefa avec Samuel Wotchek, un anarchiste juif en quête de pureté.L'odyssée de ces personnages, liés par leurs tragédies, s'adosse à la grande Histoire sur trois continents et cinq générations, de 1860 à nos jours.Ce grand roman unit dans un ample mouvement la traite négrière et la Shoah, double expérience de l'horreur qui a façonné les héros sans qu'ils renoncent jamais à leur quête de liberté.

Ma cote: 7/10

Mon avis:

"Les passagers du siècle", signé Viktor LAZLO et édité chez Grasset (2018) est un roman qui porte bien son nom. On y retrouve Yamissi, jeune princesse arrachée à sa famille et vendue comme esclave. Originaire du Centrafrique, elle sera achetée à Cuba par un marchand d'esclave juif d'origine polonaise. Nous sommes fin du 19 siècle et Viktor LAZLO décrit, d'une belle plume, le désarroi de ceux qui n'ont même plus de nom, qui n'ont que des chaînes, des coups, des maîtres. Plus d'identité mais encore, pourtant, assez de dignité pour endurer l'indicible. De ce couple esclave-maître, fondé sur l'insécurité, le manque de confiance, les différences culturelles et, pourquoi pas, un fond d'amour aussi improbable que réel, naîtra Josefa qui rencontrera, près d'un demi-siècle plus tard, un anarchiste juif, Samuel Wotcheck. Ce dernier aura passé sa vie à se chercher, à tenter de fuir son existence tout en voulant préserver son amour et se rapprocher d'une famille abandonnée. Dans la tourmente d'un continent qui se déchire sous la montée infâme du nazisme et de l'épuration dite ethnique qui massacrera juifs et roms, Viktor LAZLO nous réaffirme la difficulté de vivre debout, de rester digne, de trouver et garder sa voie dans un temps de compromissions, d'alliances, de ‘désalliances’, de liens familiaux déchirés au nom d'idéaux mal définis, peu tenus et mouvants.

Les héros de ce récit ne sont donc que des passagers du siècle. Oh, bien sûr, ils ont quelques postures à tenir qui peuvent leur être propres... mais, en fait, ils ne font que traverser la tourmente d’un siècle sans aucunement pouvoir prétendre être pilote. Réduits au statut de passagers, ils ne sont occupés qu’à survivre.

Et puis, curieux personnage, il y a Fleur, centenaire en 2010 qui confie sa vie, ses certitudes, ses tentatives de remords et de regrets à un journal personnel. Son caractère odieux, suffisant, égoïste nous l'a fait peu apprécier. Le lecteur que j'ai été a été prompt, plus d'une fois, à la condamner et à la rejeter avec mépris. Et pourtant, dans ce roman qui lie l'esclavagisme dont nous n'avons pas à être trop fiers et la Shoah, laquelle devrait interroger l'Europe actuelle quant à la montée des populismes, de l'individualisme forcené et du racisme ambiant qui reste bien présent, ce personnage de Fleur n'est-il pas, tout simplement, le reflet de la déshumanisation qui nous guette quotidiennement ? Fleur n'a pas voulu entendre la vie de ses parents, leurs combats pour la dignité. Elle a refusé d'écouter ce que sa descendance lui demandait. Elle n’a pas voulu reconnaître qu'elle avait une place à prendre dans la chaîne humaine qui fonde et renforce nos vies. Ses fuites, ses replis, ses préoccupations narcissiques ne sont-elles pas le triste reflet de ce que nous risquons d'être si nous ne réalisons pas qu'en un siècle, la dignité humaine a été bafouée par des courants négationnistes de la vie, tels l'esclavagisme et le nazisme ? Sommes-nous aptes à réaliser vers quoi notre 21e siècle risque de nous porter ? Fleur, tu es détestable... mais tu interpelles !

Dans ce roman « Les passagers du siècle », la plume de Viktor LAZLO est agréable à lire. Son propos est manifestement largement documenté mais, le choix de voyager sans arrêt dans le temps et dans des histoires de familles différentes ne facilite pas la compréhension générale de l’histoire … C'est un peu dommage !

Citations:

  • C’est à l’instant de la pesée que Yamissi perdit officiellement son nom. On lui attribua un matricule par lequel elle serait désormais identifiée. Toute trace du passé effacée pour ne laisser place qu’à l’asservissement de l’homme noir, programmé et systématique. Yamissi enfouit son nom tout au fond de son coeur. Il serait sa force intime.
  • Mademoiselle, osez vivre dans cette société qui ne claironne pas votre bienvenue, qui refuse de vous faire sentir que vous lui appartenez. Ne lui appartenez jamais, servez-vous d'elle. Je vous parle ainsi parce que vous êtes intelligente. Les femmes sont tellement éloignées de la bêtise des hommes ! C'est le mode de vie de nos ancêtres, la peur qu'elles inspirent aux hommes qui les a confinées dans la sottise, pas leurs gênes!.
  • Tu as raison, Malavita, je suis un lâche. Et devant toi, je n'ai jamais pu me cacher. Tu sais de moi des sentiments que j'ai oubliés. Tu as réussi en quelques années à réhabiliter à mes yeux une race d'hommes que je ne voyais pas. Vous étiez transparents. Utiles et transparents. Ta seule présence a rendu à tous ces pauvres gens que j'ai traités moins bien que du bétail une existence visible. 

A propos de l'auteur:   [source: Babelio]

Nationalité : Belgique 
Né(e) à : Lorient, Bretagne , le 07/10/1960
Biographie : 

Viktor Lazlo, de son vrai nom Sonia Dronier, est une chanteuse née d'un père Martiniquais et d'une mère Grenadienne. 

Elle choisit ce pseudonyme en référence à l’un des personnages de Casablanca (film de Michael Curtiz - 1942). 

Viktor Lazlo fut repérée par le producteur belge Lou Deprijck. 

Canoë rose en 1985 est son plus grand succès en France, et Breathless en 1987 celui à l'étranger.

Elle a présenté le Concours Eurovision de la chanson 1987 en Belgique.

Elle a aussi joué dans les feuilletons Navarro (TF1) et Sandra, princesse rebelle.

En 2010 est a publié son premier roman, baptisé La femme qui pleure, édité chez Albin Michel. 

En 2011, elle crée son spectacle My Name is Billie Holiday à Bruxelles dont elle confiera la mise en scène à Éric-Emmanuel Schmitt fin 2012 avant d'entamer une tournée triomphale en France et en Europe jusqu'en 2015.

En février 2015, elle présente son nouveau spectacle intitulé 3 Femmes au Théâtre Hébertot , un tout nouveau récital consacré à Billie Holiday, Sarah Vaughan et Ella Fitzgerald. 

Les références:

ISBN : 2246812984 
Éditeur : GRASSET (10/01/2018)

 

7 juin 2018

Artifices

 

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Ce qu'en dit l'éditeur:

Avril 2013 Hôpital psychiatrique de Cadillac.
Après trois années d’internement, un tueur en série est autorisé à quitter sa cellule, sous haute surveillance, pour des sorties régulières dans le parc...

Deux ans plus tard...Forêt de Rambouillet.
Un corps est retrouvé ligoté à un arbre, sauvagement mutilé par des feux d’artifices. La violence du crime est sans précédent. L’enquête est confiée à Boris Le Guenn, commandant au 36 quai des Orfèvres. Une experte en explosifs vient l’épauler dans cette affaire.

Tandis que d’autres meurtres se succèdent sur le même mode opératoire, un inconnu s’introduit au domicile du commandant Le Guenn et se met à le harceler par téléphone. Il semble en savoir long sur lui... 

Qui peut bien lui en vouloir ?
Et si le pa/ssé de chacun était un premier indice...?

Ma cote: 8/10

Mon avis:

Je découvre "Artifices" grâce à la collaboration entre les éditions Flamant noir et les organisateurs du Challenge NetGalley, France. Un vrai plaisir! Didier FOSSEY y propose une plume légère, alerte, pointue et enracinée dans un vocabulaire parfaitement accessible à tout un chacun sans consentir la moindre facilité à une écriture nivelée par le bas.

Son personnage, le commandant le Guenn que j'avais pu suivre dans Burn Out, a pris une réelle consistance, un caractère trempé dans la vie, son quotidien et ses tracas tout en conservant cette âpre volonté de tout donner à un métier qui se doit de chercher la vérité et de permettre à la Société de juger les coupables. Et voilà bien la profondeur de ce roman "Artifices", peut-on comprendre avant de juger et condamner les coupables lorsqu'ils se rendent justice?

Ce roman est une suite de Burn Out, un précédent ouvrage? Et alors, cela n'a aucune espèce d'importance. D'une part, Didier FOSSEY, dans les premiers chapitres nous propose une mise à niveau légère mais efficace et, d'autre part, l'auteur a l'intelligence de faire tourner son récit autour d'une nouvelle équipe, ce qui innocente celui qui n'aurait pas pu découvrir Didier FOSSEY auparavant.

L'intrigue, sous contrôle de l'auteur et d'entrée de jeu, désigne le coupable mais l'enquête progresse, en crescendo, et tient le lecteur en apnée de manière addictive. Je m'en voudrais d'en dire plus mais je peux assurer que, pour ma part, commencer ce livre m'a forcé à m'y coller jusqu'à son terme! Une belle réussite, une belle invitation à suivre cet auteur et son commandant le Guenn!

Citations:

 

A propos de l'auteur: [source: babelio]

Didier Fossey en né en 1954 à Paris. Après des études secondaires laborieuses, il fréquente un lycée hôtelier à Granville, en Normandie, d’où il sort muni d’un CAP de garçon de restaurant. Il a la chance de travailler sur le paquebot France, puis dans différents établissements parisiens avant d’ouvrir son propre restaurant. En 1984, il laisse tout tomber pour entrer dans la police, à Paris. Ses années de service en brigade anticriminalité de Nuit du 13e arrondissement de 1986 à 2001, les nuits de planque, de traque, la morsure du froid, ce monde de la nuit lui plaisent et lui fournissent quelques anecdotes croustillantes qui lui serviront quelques années plus tard.

Après avoir retrouvé des textes écrits autrefois pour le plaisir, il se lance dans l’écriture de son premier polar, "Tr@que sur le Web" publié dans une petite maison d’édition en 2010. Fort de cette expérience, il écrit un autre polar, "Ad Unum", en 2011, toujours dans la même maison d’édition. En 2014, sollicité par un nouvel éditeur, il écrit un roman d’action. Puis, en 2015, il renoue avec le polar et écrit "Burn-Out" aux Éditions Flamant Noir. Le livre rencontre un très grand succès et remporte le Prix polar 2015 du Lions club. Depuis, il ne cesse de conquérir les lecteurs ! 

Les références:

ISBN : 1093363452 
Éditeur : FLAMANT NOIR (18/06/2018)
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3 juin 2018

Un peu de recul, chère Isabel de Alexander McCall Smith

 

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Ce qu'en dit l'éditeur: [source: Maison d'édition J-C Lattes]

Isabel et son mari Jamie sont comblés par la naissance de leur deuxième enfant. Mais Charlie, qui n’a pas encore quatre ans, ne raffole pas de son  petit frère. Pire, il fait comme si Magnus n’existait pas. Isabel doit trouver le moyen d’inculquer à son fils aîné la patience et la compréhension qui l’ont guidée dans sa propre vie.
Ce sont précisément ces qualités qui ont poussé Bea Shandon, une vieille copine de lycée d’Isabel, à lui demander de l’aider à résoudre une situation délicate. Lors de son dernier dîner Bea, qui adore jouer les marieuses, a présenté une amie fortunée à un chirurgien plastique. Lorsqu’on révèle à Bea certaines informations troublantes sur ce dernier, elle craint d’avoir commis une erreur en orchestrant cette rencontre. Isabel accepte de se renseigner. Mais lorsque son enquête prend un tour inattendu, elle commence à se demander sur qui, au juste, elle devrait enquêter.

 

Ma cote: 6/10

Mon avis:

Une fois encore, merci aux éditions J-C Lattès et au challenge NetGalley, France de m'avoir donné de plonger en philosophie avec ce titre "Un peu de recul, chère Isabel". Ne m'en voulez pas de sembler vouloir déjà digresser mais, terminant ce livre, je ne peux m'empêcher de chercher à me rappeler les caractéristiques habituellement reconnues à un roman. Le roman, genre littéraire, est, je pense, essentiellement une histoire, une narration empreinte de fictions, "Un peu de recul, Isabel !" de Alexander McCALL SMITH est certainement à ranger dans ce tiroir.  Comme Isabel, l'héroïne, je souris à l'idée d'utiliser une expression telle "ranger dans le tiroir" qui est à double sens. La catégorisation littéraire est aussi juste que l'envie de faire disparaître de ma vue et d'oublier cet opus.  Mais, revenons à l'histoire. On est bien dans un roman. Les personnages nous renvoient à l'extraordinaire de leurs vies, somme toute banales. Isabel est philosophe-mécène-bénévole en épicerie-enquêtrice de moralité - et, cerises sur le gâteau, une épouse aimante et comblée par son Jamie et doublée d'un statut de mère de deux enfants, Charlie et Marcus. Si ce personnage n'est pas romanesque, où est-on ?

Le problème pour elle, c'est que les cerises sur le gâteau, c'est bien joli, mais la vie au quotidien, ce n’est pas de la tarte !  Elle doit faire face à son Charlie, l'aîné, qui n'accepte pas l'arrivée d'un petit frère, Marcus.  Dans un souci de se sentir une seule et même famille unie, l'auteur nous propose, entre autres images, la scène de la douche à quatre. Truculente surtout quand Charlie propose d'envoyer bébé Marcus dans le syphon !  Là, toute la puissance de la philosophie de la mère aura besoin d'émerger. Sortir de l'eau, de la douche, et puis quoi ?   Qu'est-ce qu'on répond à un enfant pareil ?  On prend un peu de recul ... et on patiente. C'est ça, être philosophe, non ?

Mais l'essentiel de la trame romanesque se construit autour de la capacité d'Isabel à se laisser solliciter pour prendre sur elle le fardeau des autres, les écouter, démêler le vrai du faux et foncer tout droit dans les investigations nécessaires jusqu’à douter que tout se résume à ce qui paraît. Que puisse enfin naître la vérité !

Un livre de plus dans la série "Le club des philosophes amateurs" publié chez J-C Lattès.  On rit parfois, on sourit souvent, on s'énerve quelques fois, n'en pouvant plus de suivre les digressions continuelles de l'héroïne.  Finalement, on ne croit pas trop à l'histoire, trop romanesque que pour être vraisemblable, trop de ficelles utilisées pour tenir le tout mais on se dit que le roman n'est que prétexte, que le véritable message philosophique donné, c'est cette invitation à vivre pleinement la vie, ses émotions, ses pensées, fussent-elles lourdement digressives, mais de le faire, toujours, avec le recul qui laisse au temps le temps de faire éclore la vérité. 

 

Citations:

 

A propos de l'auteur:  [ Source : Wikipédia ]

Nationalité : Royaume-Uni 
Né(e) à : Rhodésie(Zimbabwe) , le 24/08/1948
Biographie : 

Alexander (R.A.A.) « Sandy » McCall Smith, CBE, FRSE, est un écrivain et juriste d'origine écossaise.

Il devint un expert très connu de droit appliqué à la médecine et de bioéthique vers la fin du XXe siècle, et fit partie de comités britanniques et internationaux à ces sujets.

Il est toutefois surtout connu pour ses livres de fiction, notamment la série Les enquêtes de Mma Ramotswe.

McCall Smith est élevé à Bulawayo. Il déménage en Écosse pour étudier le droit à l'université d'Édimbourg, matière qu'il enseigne ensuite à l'université du Botswana. Il retourne ensuite à Édimbourg, où il est professeur de droit appliqué à la médecine à l'université.

Il est devenu professeur émérite de l'université d'Édimbourg. Il a été président du Comité d'éthique du British Medical Journal jusqu'en 2002, ainsi que vice-président de la Commission sur la génétique humaine du Royaume-Uni et membre du Comité international de bioéthique à l'UNESCO.

Il est également bassoniste amateur et cofondateur du Really Terrible Orchestra.

Adresse du site d'Axandener McCall Smith :
http://www.alexandermccallsmith.co.uk/books 

Les références:

ISBN : 2709662205 
Éditeur : J.-C. LATTÈS (30/05/2018)
1 juin 2018

Il est grand temps de rallumer les étoiles

 

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Ce qu'en dit l'éditeur:

Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers.
Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée.
À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour.
Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.
Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.

Anna, Chloé, Lily. Trois femmes, trois générations, trois voix qui se répondent. Une merveille d’humour, d’amour et d’humanité.

Ma cote: 8/10

Mon avis:

Merci, cette fois aux éditions Fayard et à l’équipe porteuse du Challenge NetGalley, France. C’est dans ce cadre que je redécouvre Virginie GRIMALDI. Quel plaisir !  Une lecture toute en douceur, en tendresse en d’œil à une famille décomposée où la mère trime plus que de raison pour nouer les deux bouts tout en taisant à ses filles, Chloé, 17 ans et Lily, 12 ans, les raisons de la rupture avec leur père.

Une famille où le quotidien lutte pour ne pas être mangé par la surcharge de travail, de dettes, d’empoignades entre sœurs, entre filles et mère. Une famille qui s’aime mais ne le sait plus, n’a plus le temps de le ressentir, tout le temps en rupture de communication alors que les sentiments, parfois violents, contradictoires, vexatoires ou chargés de tendresse submergent autant la mère, Anna, que ses deux filles.

Virginie GRIMALD, avec une triple écriture dont chacune se révèle aussi fluide et percutante que les autres, nous partagent les réflexions, les rêves, les interrogations, les paniques de Anna, mère dépassée mais tellement aimante, de Chloé, adolescence qui ne peut croire qu’elle puisse être aimée pour elle-même et de Lily, la cadette qui visionne la vie à travers sa naïveté et le traumatisme qu’elle a connu dans sa prime enfance. Elle est, cette Lily, particulièrement truculente lorsqu’elle se confie à son journal et utilise à bon escient mais mal à propos les expressions des grands qu’elle imite et mélange à souhait.

Chloé, plus sensible à la terrible introspection que s’impose les adolescentes se confie à son blog avec pudeur, désespérance, fou-rire et torrents de larmes comme il sied à cet âge dit ingrat. Anna, l’adulte, fera preuve d’une énorme capacité à péter un câble et à se comporter en irresponsable … ce qui stabilisera la famille, la fera grandir et la libérera dans la tendresse, la complicité, l’amour.

Au-delà du côté « feel good » de cette écriture propre à Virginie GRIMALDI, il y a une réelle invitation à se poser la question des choix essentiels à poser pour que la vie vaille la peine d’être vécue. Ici, cette réflexion est teintée d’humour, d’extravagances qui ouvrent des possibles et d’une légèreté d’écriture qui permet au poids du sens de se révéler tout au fil du roman. Un très bon moment passé en compagnie de cette famille et de tous ceux qui en sont les révélateurs !   

Citations: 

  • Maman n'a pas redémarré tout de suite. Même Lily se taisait. Mais ce silence-là était différent. Il nous réunissait. On venait de se faire mettre KO par la beauté du monde.
  • Les parents sont des funambules. On marche sur un fil tendu entre le trop et le pas assez, un colis fragile entre les mains.
  • "Il ne faut pas mettre la charrue avant de l'avoir tuée". Ou encore "J'espère que c'est vrai, sinon il faudra qu'on mette les pendules sur les i", "Elle voulait me dire que le harcèlement, c'est grave, qu'elle aussi, quand elle était au collège, elle était le bouquet mystère."
  • .

A propos de l'auteure:

Romancière à succès, Virginie Grimaldi est l’auteure de trois best-sellers, Le Premier Jour du reste de ma vie, Tu comprendras quand tu seras plus grande et Le Parfum du bonheur est plus fort sous la pluie.

 

Les références:

ISBN : 221370970X 
Éditeur : FAYARD (02/05/2018)
27 mai 2018

La fille du ciel

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Ce qu'en dit l'éditeur:  

En amour, la fin justifie toujours les moyens

Juliette et Nate sont faits l’un pour l’autre. Il est pilote de ligne, elle est hôtesse de l’air dans la même compagnie. Les amis, la famille, le travail, Juliette sait tout de Nate – surtout grâce aux réseaux sociaux. Elle aime particulièrement son appartement, dont elle a fait faire un double des clés et où elle se rend régulièrement quand Nate n’y est pas. Et elle déteste Bella, la sœur de Nate, mais n’est-ce pas la norme dans un couple heureux que de ne pas s’entendre avec sa belle-famille ?

Nate a rompu avec Juliette six mois plus tôt, mais cela ne compte pas. Juliette ne s’appelle d’ailleurs pas vraiment Juliette, et n’est devenue hôtesse de l’air que tout récemment, pour garder un œil sur lui. Entrer dans la vie des proches de Nate, choisir les mêmes vols que lui, espionner son téléphone à distance, s’inventer une nouvelle identité : Juliette ne recule devant rien pour atteindre son but, car elle a un plan pour le récupérer, et elle ne laissera rien ni personne se mettre en travers de son chemin.

 Juliette le sait, le grand amour se mérite, il fait souffrir, mais il vaut toute la douleur du monde. Et des autres. Juliette et Nate sont faits l’un pour l’autre, même si Nate ne le sait pas encore…

 Un thriller psychologique glaçant et oppressant, et une évocation de l’obsession sans entraves, qui transforme l’amour absolu en haine pure en un instant.

SON AMOUR EST UNE OBSESSION MORTELLE

Juliette adore Nate. 
Elle le suivra partout. Elle est même devenue hôtesse de l' 
air pour sa compagnie aérienne, afin qu'elle puisse garder un œil sur lui.

Ils sont destinés à être. 
Le fait que Nate ait rompu avec elle il y a six mois ne veut rien dire. 
Parce que Juliette a un plan pour le reconquérir.

Elle est la petite amie parfaite. 
Et elle s'assurera que personne ne l'empêche d' 
obtenir exactement ce qu'elle veut.

Le vrai amour fait mal, mais Juliette sait que ça en vaut la peine ...

Ma cote: 5/10

Mon avis:

Je dois la découverte de Karen HAMILTON et de son roman « La fille du ciel » grâce à l’équipe du Challenge NetGalley, France et aux éditions Calmann-Levy et leur série Noire. Merci, bien sûr, à eux !

J’ai donc suivi l’histoire de Elisabeth-Lilly-Juliette, hôtesse de l’air dont la profession justifie le titre français de ce roman qui, à l’origine, dans sa version anglaise, avait pour « The perfect girlfriend ».

L’idée même de suivre une hôtesse de l’air pétillante d’idées, de plans sur la comète et de débrouillardise m’a donné à penser à Natacha, la célèbre hôtesse de l’air de l’ami François WALTHERY, dessinateur de BD ô combien sympathiques !  Mais le lecteur que je suis a été obligé de déchanter rapidement.  Loin, comme Natacha, de sauver la planète par son charme, ses coups de bluff, son humour et ses idées constructives et opportunes, la Juliette, Hôtesse de l’air, « fille du ciel » nous propose de la suivre dans ses pensées les plus sombres, les plus machiavéliques, les plus tordues et les plus méprisantes pour la réalité et un minimum de respect des personnes.

Il est vrai que Karen HAMILTON nous la présente comme une jeune femme qui a connu une enfance trouble, un drame familial, une adolescence mortifère sous le coup de la jalousie et d’un sentiment de rejet, le tout sur fond d’une expérience sexuelle bien trop tôt arrivée que pour être assumée. Bref, le personnage central de ce roman a tout pour attirer sur sa personne la compassion, la compréhension et le pardon de ses fautes, si tant est qu’il faille parler de fautes plutôt que de justice, même vengeresse !

Mais, là où le récit perd de sa crédibilité, c’est qu’il ne se fait l’écho que d’une seule voix, d’une seule perception de la réalité et donc qu’il s’avère rapidement bancal, redondant et sans avenir ! Comment s’identifier à un personnage aussi vil, manipulateur, un personnage qui se replie sur lui-même et s’enferme dans sa folie au service d’une cause impossible à partager ?

Le lecteur est donc contraint à se demander, tout au long des pages qui se suivent et se ressemblent, comment, diable, les choses vont-elles se terminer. Mais, là aussi, l’auteur utilise une pirouette parfaitement rôdée et lue dans d’innombrables bouquins.  La fin sera sans terme, toutes les voies restantes ouvertes à l’appréciation du lecteur qui n’en demandait pas tant.

Bref, un roman de série noire qui ne m’a pas convaincu même si, c’est vrai, il s’agit, comme l’annonce l’éditeur, d’un « thriller qui évoque une obsession sans entraves transformant, en un instant, l’amour absolu en haine pure.

 

Citations:

 

A propos de l'auteur: [source: https://www.goodreads.com/author ]

Karen Hamilton a passé son enfance en Angola, au Zimbabwe, en Belgique et en Italie et a travaillé comme hôtesse de l'air pendant de nombreuses années. Récemment diplômée de l'Académie Faber, Karen s'est maintenant enracinée dans le Hampshire pour élever sa jeune famille avec son mari. Elle satisfait son envie d'explorer le monde à travers ses écrits. L'AMIE PARFAITE est son premier roman.

The Perfect Girlfriend est mon premier roman et est maintenant disponible dans les éditions ebook , audio et hardback . C'est un thriller psychologique sur une hôtesse de l'air sociopathe, Juliette Price. Le livre est enraciné dans mon expérience de travail, mais pas autobiographique! Je me suis rendu compte très tôt dans ma carrière de voleur, que dès que j'ai changé d'uniforme, je suis devenu anonyme. Cela m'a fait réfléchir sur les identités derrière les uniformes et les personnages de travail et est devenu une idée qui m'aidera plus tard à créer mon protagoniste.

Les références:

Formats disponibles

FORMAT
ISBN
PRIX
27 mai 2018

La femme de Dieu

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Ce qu'en dit l'éditeur:

 

Ma cote: 6/10

Mon avis:

 

Critique de théâtre, réalisatrice et productrice d'émissions, de fictions et de magazines consacrés au Théâtre, Judith Sibony disposait de tous les matériaux nécessaires à un bon roman traitant cet art de la scène et ses artistes que sont les auteurs, les metteurs en scène et les comédiens sans qui les choses ne seraient même pas ce qu'elles sont !

Et pourtant, "La femme de Dieu" ne tient pas ses promesses. Est-ce d'avoir voulu trop en faire ? Judith SIBONY décortique avec beaucoup de vérité le narcissisme des créateurs au théâtre. Tout puissant, le créateur dispose d'une telle adulation du public, de ses comédiens, des critiques que, même quand les jeux, les textes, les sujets ne sont pas aussi justes qu'ils veulent le paraître, personne n'ose souligner la faiblesse du Maître et chacun, dans son silence, reste dans sa zone de confort. La plume de Judith SIBONY dans ce registre, sans beaucoup d'humour, fait mouche.

Poussant l'analyse psychologique de ses personnages un cran au-delà, l'auteure va distiller le venin qui ronge toute personne voulant écrire et se sentant incapable d'être aussi bon que ce qu'elle lit par ailleurs. Le créateur de théâtre, plutôt que d'écrire un texte à faire jouer par ses comédiens, va, sous la patte de Judith SIBONY, mettre ces gens du spectacle en situation de provocations, de rixes, de surenchères pour savoir qui brillera le mieux et puis, sans beaucoup de scrupules, l'auteur de théâtre va voler leurs propos, leurs phrases, leurs idées pour les couler en un texte dont il aura la paternité aux yeux du public. Avec, je le reconnais, une bonne dose d'auto-dérision sur le monde du Théâtre, tout cela est très bien décrit, raconté avec des mots justes et saupoudré de la variété des états d'âmes que de telles situations suscitent. Là, encore, bravo !  

Mais, ajoutant encore une couche, Judith SIBONY va s'engouffrer dans une série de secrets, de mensonges, de demi-vérités, de fuyants et de faux-semblant pour plonger ses personnages de théâtre dans des vies privées qui relèvent tout autant, si pas plus, du factice des décors, du paraître, de la recherche éperdue de soi-même sous le couvert des faux liens et des silences lourds, lourds de conséquence. Le théâtre n'est plus une parenthèse de la vie, il n'en est que le pauvre miroir, déformant pour sauver la face. 

Et c'est là, à mon sens, que l'auteur perd quelque peu prise sur son sujet. Trop d'invraisemblances, trop de coup de théâtre, de portes ouvertes comme par enchantement sur des secrets, de portes fermées sur des coups de rage, de colère, de peur. Sans vouloir me justifier en révélant ici les ressorts qui font avancer l'histoire - ce qui serait contraire à ma vue de ce que doit être un billet d'humeur à propos de mes lectures - je n'ai pu que constater que, lecteur, je ne savais plus trop s'il me fallait suivre l'histoire du Créateur, le Dieu qui pourrait être déchu ou celle de sa maîtresse, celle de sa mère ou de son épouse qui, bien que déplacée hors de sa vie n'en reste pas moins sa femme, la femme de Dieu qui a toujours un rôle à jouer dans ses pièces et un rôle plus important encore dans la destinée de ce Dieu du spectacle. Et c'est sans même parler de l'intérêt que peut susciter un personnage attachant, la fille de ce couple qui admire ses parents, déteste tout dans la vie, porte en elle un enfant et se cherche enfin...

 Malheureusement, on atterrit dans des clichés, des artéfacts de théâtre, des situations à ne plus croire. Plus rien ne nous fait rêver.

 Ce roman sur le théâtre, ses créations, ses magouilles et le regard qu'il jette sur la vraie vie et qu'il puise en elle était l'occasion de faire éclater un feu d'artifices de réflexions. Avec le bruit gênant des pétards qui donne envie de se boucher les oreilles et le panel merveilleux des éclats de lumière qui ouvrent nos cœurs à une vie de paillettes, de rêve et de fête. Le pétard était mouillé de trop d'intentions peut-être... Là réside le problème.

Citations:

  •    

A propos de l'auteur:

Critique de théâtre et réalisatrice, Judith Sibony est notamment l’auteur de Comme des bêtes (prix du public et prix du jury au WebProgram Festival 2015). Elle collabore à la revue Théâtre(s) et tient depuis 2010 un des blogs invités du monde.fr : "Coup de théâtre". Pour France Culture, elle a produit plusieurs émissions, fictions et magazines consacrés au théâtre et à son histoire.

Les références:

ISBN : 2234085446 
Éditeur : STOCK (22/08/2018)
26 mai 2018

Sylver water

 

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Ce qu'en dit l'éditeur:

Ce matin là, Audra Kinney avait rassemblé ses dernières forces pour fuir son mari, mis ses enfants dans la voiture, et foncé à travers les paysages accidentés de l’Arizona. Elle se sentait respirer. Enfin.

Mais, par un étrange coup du sort, elle est arrêtée par la police sur une route a priori déserte. Le coffre de la voiture est ouvert. Une cargaison de drogue qu’elle n’avait jamais vue de sa vie, découverte.

Et le cauchemar commence. Car une fois au poste, après avoir été embarquée de force, on s’étonne qu’elle mentionne la présence de ses enfants. Ils auraient disparu ?

La police, et bientôt les médias, parlent d’infanticide : c’est la parole d’Audra contre la leur… jusqu’à ce qu’un privé, Danny Lee, dont l’histoire ressemble à s’y méprendre à la sienne, se décide à forcer les portes de Silver Water.

 

Ma cote: 9/10

Mon avis:

D'entrée de jeu, un merci chaleureux aux organisateurs du Challenge NetGalley, France et aux éditions Harper Collins qui m'ont permis la découverte de ce roman.

Haylen BECK, pseudonyme de Stuart NEUVILLE, signe ici un thriller qui fait perdre la raison. Audra, une maman circulant en voiture avec ses deux enfants, Sean et Louise, se fait arrêter par la police locale sous le prétexte futile d'une voiture en surcharge. le policier décide d'immobiliser le véhicule et appelle une de ses collègues pour venir prendre en charge les enfants, les mettre en sécurité pendant qu'il règle la question de la mère qui, décidément, semble bien nerveuse lors de cette interpellation de routine...

Une fois au poste, Audra demande aux policiers des nouvelles de ses enfants. "Où sont-ils? Où sont mes enfants?" - "Quels enfants, madame? Vous étiez seule dans votre voiture" lui assènent-ils!

Et voilà le lecteur embarqué dans la noirceur du monde. La folie d'une situation d'une parole contre l'autre, l'agression perverse d'un mari narcissique, la face cachée du Dark Net et la perversité de détraqué sexuels, la force brutale des violences, des armes à feu ou des combats à mains nues qui démolissent sans laisser de traces. le lecteur est aspiré dans un monde de turbulences anxiogènes où toutes les portes de sorties sont fermées. Comment une mère peut-elle lutter contre les forces de police et le lynchage médiatique qui lui font perdre la tête le peu d'amis qu'elle avait? Une véritable horreur, une descente aux enfers. Dans cet abîme de perversité, Audra trouvera-t-elle quelqu'un capable de la croire avant qu'elle ne mette fin à ses jours?

La plume de Stuart NEUVILLE n'a plus guère à prouver son efficacité. Déjà largement primée dans le monde du polar et du thriller, elle est, ici, d'une efficacité redoutable pour tenir en haleine ses lecteurs, raconter, de manière simple et structurée, une histoire en pleine folie. le lecteur tourne une page, une deuxième et ne décroche plus! Même dans l'invraisemblance ou la 'coïncidence qui fait si bien avancer le récit", le lecteur reste en prise et avale les pages et les pages pour connaître comment cette folie atroce va se terminer. Un bon thriller qui s'enracine dans toutes les bassesses dont l'âme humaine est parfois capable et qui, heureusement, s'appuie aussi sur quelques belles personnes susceptibles d'aider. A recommander, sans modération!

Citations:

  •  Cet homme a vraiment craché sur mon tapis ? ... 
    — je suis désolée, dit Audra se tournant pour quitter la pièce.
    — Désolée ? Ne soyez pas idiote. Trop de femmes s’excuse du comportement des hommes.
  • Croyez-moi, les coups ne sont pas les seuls mauvais traitements. Votre mari est un pervers narcissique. Il vous maintient dans la dépendance à l'alcool, aux médicaments.??? Ce sont les liens avec lesquels il vous ligote.
  • Un recoin obscur de la Toile, sous la ceinture, où les pervers, les pédophiles, les fans de torture, la pire lie de l'humanité se retrouvait pour faire commerce de leurs plaisirs sordides. Le Dark Web, ils appelaient ça. Un nom fantasmagorique pour un lieu où, si pourri qu'on soit, on trouvait toujours quelqu'un de pire.

A propos de l'auteur:   [source: Editeur]

Né(e) à : Armagh, Irlande du Nord , 1972
Biographie : 

Stuart Neville est un écrivain britannique.

Il étudie la musique à l'université, puis devient professeur de guitare, vendeur d’instruments de musique et webdesigner avant de devenir auteur de romans policiers.

"Les Fantômes de Belfast" (The Twelve/The Ghosts of Belfast, 2009), son premier roman, a obtenu le Los Angeles Times Book Prize dans la catégorie roman policier/thriller en 2009, le Prix Mystère de la critique du meilleur roman étranger 2012 et le Grand Prix du roman noir étranger.

Ce premier roman sera suivi de cinq autres dont "Le silence pour toujours" (The Final Silence, 2014) et "So Say the Fallen (2016).

Stuart Neville écrit également sous le pseudonyme de Haylen Beck, nom sous lequel il a publié son roman "Silver Water" (Here and Gone, 2017).

son site : http://www.stuartneville.com/ 

Les références:

ISBN : 9791033901792 
Éditeur : HARPER COLLINS (04/04/2018)
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