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fcplume
29 mars 2018

Pour que je sois la dernière.

 

9782213705545-001-T

Ce qu'en dit l'éditeur: [Source : Editions FAYARD] 

Pour que je sois la dernière

La vie de Nadia Murad a basculé le 15 octobre 2014, lorsque les djihadistes de Daech sont entrés dans le petit village de Kocho, en Irak. Ce jour-là, après avoir rassemblé tous les habitants de cette communauté yézidie dans l’école, les terroristes les ont méthodiquement tués ou kidnappés. L’horreur avait été programmée : les hommes qui refusaient de se convertir à l’islam devaient rejoindre dans les fosses les femmes jugées trop vieilles pour servir. Et parmi elles, la mère de Nadia Murad.

La jeune Yézidie est emmenée à Mossoul avec des milliers d’autres jeunes fi lles pour y être vendue. Servante, esclave sexuelle, elle devient la prisonnière de combattants de l’État islamique, jusqu’à sa fuite miraculeuse, grâce à l’aide d’une famille irakienne sunnite.
Nadia Murad, meurtrie par la disparition de tant des siens et par ce qu’elle a subi, vit aujourd’hui en Allemagne. Malgré les humiliations, elle a décidé de prendre la plume pour tout raconter. Pas pour elle, puisqu’il est déjà trop tard, mais pour tous les Yézidis et pour toutes les autres femmes victimes de violences.

Aujourd’hui, Nadia Murad n’a qu’un seul souhait : « Être la dernière fille au monde à avoir à raconter une histoire pareille. »

Ce livre est son histoire.

Ma  cote: 10/10

Mon avis: 

Ce livre est un cri hurlé au monde, souvent, chuchoté parfois à l'oreille de nos ceurs ! Ce témoignage nous fait passer de l'insouciance de Nadia et des siens à sa crainte, puis à la peur, la douleur, la colère, vertige de l'abandon, la désespérance d'une descente aux enfers où elle ne peut plus compter que sur ses forces intérieures et sur ce tison de vie qui se consume en toute personne et qui, par rage de vaincre, par chance et bonheur se laisse parfois ranimer. Oui, ce récit est dur, indicible. Pourtant, Nadia MURAD nous le dit. Son histoire commence par des moments de tendresse, de bonheur, de vie simple et partagée, dans la pauvreté de Kocho, mais aussi dans la richesse de l'esprit de famille de Nadia, puis le récit se tord et nous livre ce qu'on a trop souvent envie de réléguer dans un coin de nos consciences alors qu'il se doit d'être une pierre salvatrice jetée dans la mare des pensées qui devraient nous empêcher de dormir. C'est une pierre philosophale. Composé de pépites d'or tirée de la vie de l'auteure mais de scories aussi, cet amalgame est capable de nous communiquer la vie, une vie nouvelle qui vaut d'être défendue et promue. Ou nous la rejetons, sous prétexte que nous, ici, 'nous ne pouvons tout de même rien faire, pas vrai ?' ou nous la choisissons comme 'caillou dans nos godasse', comme 'petit pois sous le matelas de nos certitudes' ... alors, cette pierre lancée vers nous deviendra pierre angulaire pour notre humanité ! Car c'est bien d'humanité qu'il s'agit. Nadia MURAD, jeune yézidie a été enlevée à 21 ans et réduite à l'état d'esclave, pire, d'objet sexuel. Ses bourreaux ? Les combattants de l'état islamique. Ce Daech aussi fou que fondamentaliste a su insuffler à ses combattants l'idée que leur devoir était de terroriser le Monde, de rayer de celui-ci la communauté yézidie sous prétexte que cette croyance était impie, n'avait pas de Livre sacré et que ses membres pouvaient être réduits à l'appellation "adorateurs du diable", donc, à ce titre pouvaient être utilisés comme esclaves sexuels, vendus, torturés, battus et abattus. 

Perdu au coeur d'un conflit qui sévit par les armes et/ou par les sanctions politiques qui pèsent avant tout sur la population bien plus que sur ses dirigeants, les yézidis ont fait l'objet de tentatives de récupération aussi bien de la part des arabes que des kurdes. Jamais ils n'ont été considérés pour eux-mêmes et la dignité qu'ils pouvaient revendiquer ne leur a pas été accordée en temps voulu. Il a fallu bien des années de sévices pour qu'une résolution onusienne, enfin, reconnaisse comme génocide l'attaque de Daech contre ce peuple. 

Nadia MURAD a été une de ces trop nombreuses victimes du génocide.  Dignement, voulant rester debout, elle a entamé un combat pour que ce génocide soit reconnu et que les responsables soient, un jour, appelés à rendre compte de leurs actes. 

Elle nous raconte ici son parcours, sa vie dans le petit village de Kocho, les petits bonheurs partagés avec sa famille, malgré la pauvreté, la dureté du quotidien. Elle nous dit, là, la force d'une vie de famille, celle du lien qui relie chacun à l'autre. Mais elle nous dit aussi les tentatives de déstabilisation de la communauté yésidie. Elle nous explique les notions de bases qui font vivre cette communauté et puis, l'aveuglement occulte de Daech, la destruction de l'homme par l'homme et ce, 'au nom de Dieu'.

Nom de Dieu ! Que cela fait du bien d'être mis en contact avec cette vérité obscure qu'on devine à peine à travers nos journaux télévisés et qui est si vite remplacée par d'autres infos, bien plus futiles souvent !

Par ce livre, Nadia MURAD se fait passeuse de mémoire ! Elle nous dit l'importance et la fragilité de toute communauté humaine. Elle nous invite à être plus attentifs à ce que requiert l'appartenance à cette espèce humaine et aux combats qu'il nous faut mener pour accéder à la dignité d'hommes et de femmes capables de vivre en bonne ordonnance et entente avec les autres. Ce livre est un cri, il va droit au coeur ! Admiration et respect, Madame Nadia MURAD!

Citations:

 

A propos de l'auteure:  [source : http://geopolis.francetvinfo.fr ]

Nadia Murad Basee Taha, une yézidie de 23 ans, a été nommée ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains. Enlevée de son village près de Sinjar (nord de l'Irak) en août 2014, elle a été soumise à des viols collectifs par les djihadistes de Daech et vendue à plusieurs reprises comme esclave sexuelle.

«Ma grande crainte est que, une fois l'EI vaincu, les militants, les terroristes de l'EI ne rasent leur barbe et ne se fondent dans la foule comme si rien ne s'était passé. On ne peut pas laisser faire ça», s’indigne la nouvelle ambassadrice onusienne. La jeune Irakienne de 23 ans revenue de l’enfer milite désormais pour la reconnaissance du «génocide yézidi», après les persécutions commises en 2014 contre sa communauté.

Nadia Murad Basee Taha, forcée de devenir esclave sexuelle pour le groupe djihadiste Etat islamique, a été nommée vendredi 16 septembre 2016 ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains.

 Esclave sexuel parce que yézidie

Son histoire rejoint celles de nombreuses Yézidies tombées entre les mains des combattants de Daech. Enlevée de son village de Kocho, près de Sinjar (nord de l'Irak) en août 2014, elle a été emmenée à Mossoul, ville (toujours) contrôlée par l'Etat islamique. Soumise à des viols collectifs par les combattants de l'EI, Nadia Murad Basee Taha a été vendue à plusieurs reprises comme esclave sexuel.

Adeptes d'une religion pré-islamique en partie issue du zoroastrisme, les Yézidis considèrent notamment le diable comme le chef des anges qu'ils représentent par le paon, ce qui leur vaut d'être qualifiés d'«adorateurs du diable». Le nombre de Yézidis d'Irak, ni Arabes, ni musulmans, est estimé entre 100.000 et 600.000.

Les références:

 

EAN : 
9782213705545

 

EAN numérique : 
9782213710501

 

Code article : 
8938110

 

 

Parution : 
07/02/2018

 

392pages

 

Format :
153 x 235 mm

 

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